Bruce Meyers a vécu une longue vie, assez mouvementée, mais remplie de passion © GF

Le créateur du buggy est décédé

Laurent Blairon journaliste

Cette semaine on apprenait le décès de Bruce Meyers,94 ans, un nom seulement connu des initiés, mais dont les créations, appréciées de tous, resteront à jamais synonymes de liberté et de plaisirs simples automobiles des années 60. Retour sur un parcours hors du commun.

Il ne serait pas étonnant que Hollywood consacre un jour un long métrage à la vie de Bruce Meyers, un juste retour des choses pour ce natif de Los Angeles qui a contribué au rayonnement mondial de la Califonie. Ce fils de garagiste automobile deviendra un rescapé – et un héros – de guerre en survivant au bombardement du porte-avion SS Bunker Hill sur lequel il était embrigadé lors de la Seconde guerre mondiale. Plus de 400 de ses frères d’armes resteront sur le carreau, ce qui le marquera, évidemment, pour le reste de ses jours. Revenu de loin, il décide que la vie doit être vécue à 100%, et que son style de vie doit rompre avec les traditions et les chemins tout tracés. Surfeur, inventeur, artiste, mais dans le sens noble du terme, sans plan de carrière ni ambitions économiques débordantes,

Son Meyers Manx

Bruce Meyers évolue dans le vivier tonique de la Californie des années 60 et 70. Il s’intéressera aux carrosseries en fibres de verre par les… voiliers. Il participera à la création de plusieurs modèles très connus et appréciés. Convaincu par les avantages de la fibre de verre, il créera en 1965 le plus célèbre des buggies sur base de coccinelle, engin léger pensé pour être efficace sur le sable. Il créera d’ailleurs la célèbre course Baja 1000.

Léger, compact, solide, le Meyers Manx devient l'engin idéal pour rouler sur le sable. Et quel look!
Léger, compact, solide, le Meyers Manx devient l’engin idéal pour rouler sur le sable. Et quel look!© GF

Le premier prototype a été confectionné entièrement à la main, sans aucune machine industrielle, juste quelques outils. Sans le savoir il devient l’un des acteurs énergisants de la culture automobile américaine. Au total sa petite entreprise n’a construit qu’environ 7000 des véhicules originaux, les fameux Meyers Manx, des engins aussi rares que chers de nos jours. N’ayant pas déposé de brevet, son Manx sera copié un peu partout dans le monde, y compris en Belgique (par la marque Apal notamment). A l’époque, le succès de sa formule provoque une convoitise impossible à contrôler et/ou poursuivre en justice. Privé d’expansion à la loyale et concurrencé de toutes parts, il sera contraint de fermer boutique au début des années 70. Ce n’est que ces dernières années que Meyers a relancé la production d’un nouveau buggy – toujours construit sur le châssis de la Beetle – qui comporte désormais deux sièges au lieu de quatre. Son original « Old Red » a été ajouté au registre national des véhicules historiques en 2014 et est désormais installé au rang des icônes de l’histoire automobile.

Moteur Volkswagen refroidit par air (celui de la Cox, comme le châssis), facile d'accès et dont le poids posé sur les roues arrière favorise la motricité dans le sable.
Moteur Volkswagen refroidit par air (celui de la Cox, comme le châssis), facile d’accès et dont le poids posé sur les roues arrière favorise la motricité dans le sable.© GF

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